Objets de collection atypiques venus de loin !

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La brocante est devenue le rendez-vous préféré des Français. Chaque année, près de 15 millions d’individus se pressent dans les vide-greniers du pays.

Si certains ne font que flâner dans les brocantes du week-end, d’autres sont là pour dénicher des trésors tels des chercheurs d’or.

C’est pourquoi dès l’aube, souvent à la lueur d’une petite lampe de poche, les chineurs invétérés, les collectionneurs et autres curieux hantent les allées des brocantes et vide greniers à la recherche d’un hypothétique Saint Graal. Je fais partie de ces ombres furtives qui sac au dos et au pas plutôt rapide recherchent des objets anciens ou insolites qui portent avec eux une histoire !

Et croyez moi c’est parfois dans les endroits les plus inattendus que l’on trouve des objets venus parfois de très loin.

Voici un des objets que j’ai chiné au Glaizil, petit village haut alpin de moins de 200 âmes situé à 24 kms de mon domicile.

Je vous conseille au passage la visite guidée de son château, édifié autour de 1571, et symbole de l’ascension hors norme de son propriétaire François de Bonne, natif de Saint-Bonnet, chef des protestants du Champsaur. Ce proche conseiller d’Henri IV et dernier connétable de France fit construire le château fort au lieudit les Diguières, au nord du village du Glaizil. Cette seigneurie lui permit de devenir « duc de Lesdiguières ».

Mais revenons à ma petite trouvaille atypique trouvée lors d’un petit vide grenier organisé un dimanche matin ensoleillé dans ce petit village :


Alors de quoi s’agit t’il ? Ce grand totem de plus de 150 cm et pesant pas loin des 50 kg ???

Après quelques recherches, il se trouve que ce charmant objet en bois sculpté se trouve être un tambour à fente des îles Vanuatu, petit état situé en mer de Corail et faisant partie de la Mélanésie. L’archipel est composé de 83 îles pour la plupart d’origine volcanique, à 539 kilomètres au nord-nord-est de la Nouvelle-Calédonie.

Notre magnifique tambour chiné à Glaizil provient de l’île d’Ambrym.

Ces tambours à fente sont sculptés dans des troncs d’arbre à pain (artocarpus altilis) en raison de leur abondance et de la bonne sonorité induite par les caractéristiques de ce bois. Le tambour comporte un pied qui permet de le «planter » dans le sol. Le corps est évidé, et fait fonction de caisse de résonnance. La fente permet d’introduire les outils pour le creuser et laisse échapper les sons, qui sont obtenus en frappant les flancs du tambour avec un bâton. La tête présente une coiffe constituée de plusieurs rangées de cubes épointés. Cette coiffe se termine sous le menton par la représentation de deux dents de cochon qui forment chacune un cercle. L’ échange de ces cochons est d’une grande importance dans les rites sociaux et coutumiers du Vanuatu. Un front haut, des yeux en forme de disque et un nez proéminent forment un beau visage stylisé.

Ces tambours sont à la fois des instruments de musique et des moyens de communication. Ils symbolisent également un ancêtre important qui devient un personnage central lors des cérémonies qui se déroulent sur le « natsara »,  magnifique place de danse et lieu cérémoniel réservé aux rites. Ces tambours colossaux rythment les cérémonies de grade des tribus du Vanuatu. Ces grandes sculptures dégagent une impression de puissance et de sérénité. Leur taille est spectaculaire, ils sont aussi très apaisants, rassurants et protecteurs. Ils sont devenus l’emblème national du Vanuatu.

D’anciens tambours similaires sont visibles au musée du quai Branly à Paris :

A travers cet article, j’ai souhaité vous faire part de cette perle rare dénichée dans un petit village de montagne dont le relief est à l’opposé de celui d’où provient cet instrument de musique ! C’est bien là la preuve que les escapades des chineurs peuvent être parsemées de belles découvertes à la fois esthétiques et historiques.

Je vous quitte en vous souhaitant bonne chine et promis je reviendrai avec d’autres articles sur mes trouvailles.

Amicalement

Patricia